Film récent hors compétition

Vitalina Varella

Pedro Costa

Chef Op : Leonardo Simōes

Portugal
2021
2h04
VOST

Mar. 1er Mars
Megarama
10H00

Dim. 6 Mars
Megarama
10H30

Vitalina Varela, une Cap-Verdienne de 55 ans, arrive à Lisbonne trois jours après l’enterrement de son mari. Elle attendait son billet d’avion depuis plus de 25 ans.

 

Dans l’obscurité somptueuse d’un quartier traversé d’ombres hiératiques, soudain le rouge de draps sanglants. Arrivée trop tard, Vitalina Varela n’a plus qu’à gérer les affaires de son mari défunt. Elle ne pleurera pour aucun malheureux : face aux hommes rongés ou déchus, elle s’attelle à rebâtir, plan après plan, mur après mur, contre la triste réalité d’une vie n’ayant pu se construire au Portugal sous un toit décent, le souvenir d’une solide maison commune au Cap-Vert. (Antoine Thirion, Festival de Locarno)

 

Ombres parmi les ombres, les personnages de Pedro Costa portent sur leurs épaules une tristesse que le réalisateur s’obstine à partager avec eux, dans une sorte de rituel cathartique partagé, plein d’une force un peu désespérée. Sans s’éloigner d’un centimètre de la rigueur esthétique qui rend son cinéma unique (atmosphères sombres, narrations raréfiée et mystérieuse, des thèmes dérangeants), Pedro consolide avec Vitalina Varela son statut de réalisateur mythique.(cineuropa.org)

Critique(s)

Vitalina Varela de Pedro Costa nous plonge dans une noirceur profonde dont il fait sa matière photographique, son air qu’on respire. Pourtant dans cette obscurité, on voit tout. Le visage terrible et puissant de Vitalina sur lequel se lit sa colère, sa peine, son désir de comprendre celui qui l’a abandonnée, sa résignation. Son refus aussi de ressembler aux compagnons de misère de son époux, ces hommes « petits, déchus », de se laisser engloutir par ce monde qui ne tient qu’à des fils dérisoires : une assiette de haricots et de potiron, trois boîtes de conserve de thon, un amas de ferrailles trimballé dans un caddie.   De ces ténèbres affleure une vitalité pugnace, comme autant de signes que l’on regarde avec avidité, tel ce colibri de céramique que Vitalina dépose près d’un bouquet de fleurs violettes, promesse d’un émerveillement encore possible, le tressautement têtu de la main du prêtre qui a perdu la foi, la lente retenue de son corps qui s’affaisse, la noblesse d’une femme qui porte un plat de nourriture recouvert d’un torchon blanc.   Le cœur politique du film réside dans l’exigence et la cohérence esthétique avec laquelle Costa, loin des discours simplificateurs, peint avec incandescence ces femmes et ces hommes jetés comme immigrés dans un pays. Celui-là même qui avait autrefois réduit en esclavage leurs ancêtres. Le noir comme manifeste, le noir pour voir.Marie-Pierre Brêtas, cinéaste, lacid.org

Bande Annonce / Extrait

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