Les à côtés du festival
Parfum de femme
Dino Risi
Chef Op : Claudio Cirillo
Italie
1974
1H43
VOST
Version restaurée 4K
Mer. 16 Février
Espace des Arts
18H00
Rendu aveugle par une explosion, le capitaine Fausto ne désarme pas du côté des dames qu’il devine à leur parfum. Pourtant, il refuse l’amour de la belle Sara, craignant de sa part un sentiment de pitié.
Prix d’interprétation masculine, Cannes 1975, César du meilleur film étranger 1976
«Profumo di Donna» est certainement un film plus grave que d’habitude pour moi, et plutôt que de comédie à l’italienne il faudrait peut-être parler ici de tragédie à l’italienne.
Dino Risi
- Réalisateur : Dino Risi
- Image : Claudio Cirillo
- Scénario : Dino Risi, Ruggero Maccari
- Musique : Armando Trovajoli
- Avec : Vittorio Gassman, Alessandro Momo et Agostina Belli…
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Festival de Cannes 1975 : Prix d’interprétation masculine pour Vittorio Gassman, Césars 1976 : César du meilleur film étranger
Critique(s)
Un jour de manœuvres, une bombe a explosé entre les mains de Fausto, fringant capitaine de cavalerie. Et cet homme à femmes, bel arrogant, a plongé dans la nuit. Nuit de la cécité, du cynisme et du désespoir. L’armée lui « prête » un guide, Giovanni, ordonnance de 18 ans…
Dionysiaque, impérial, Gassman plane comme un orage sur le reste de la distribution. Il a ses formidables coups de tonnerre et ses averses brutales, ses ombres menaçantes, ses brèches de lumière. Cet aveugle féroce qui se croit avili par son infirmité, qui traque la beauté des femmes à l’odeur, les hume comme des fleurs et les renifle comme un chien, c’est peut-être le rôle de sa vie, le plus subtil, le plus chavirant.
Fascinée, la caméra le suit dans ses outrances. À ses côtés, le petit enseigne paraît étrangement neutre, vierge. Un « puceau », un être neuf face à ce grand blessé de la vie, mais aussi une sorte de réflecteur, un témoin, un double du spectateur. À travers l’équipée de ce drôle de tandem, Risi livre une mordante satire de mœurs à l’italienne, bouffonne jusqu’au vertige, mais aussi une réflexion fébrile sur la souffrance, le dégoût de soi, la peur d’aimer et d’espérer. Et ce chef-d’œuvre déroutant, ricanant, révèle sa seconde nature : un romantisme farouche, douloureux, bouleversant.Cécile Mury (Télérama | 04.08.2021)